samedi 8 mars 2014

8 mars : Journée des Femmes ? Quelques nouvelles ou romans pour mieux aborder la condition des femmes en Inde

Ici en Inde, la journée du 8 mars porte tout son sens au regard du vécu quotidien des femmes. Périodiquement l'actualité nous le rappelle, tristement (harcèlement, viol, mariage, éducation, réclusion familiale, emploi…)

Les 8 livres sur un tissu imprimé de Brigitte Singh,
une française installé à Jaïpur maîtresse dans l'art du blockprint
Pour mieux comprendre la complexité de cette situation et sa très lente évolution, quelques repères au fil de mes lectures (un grand merci au Café littéraire de Delhi Accueil qui m'a donné l'occasion de découvrir ces livres et de rencontrer certaines auteures). Tous ces livres se situent dans l'Inde (ou au Bangladesh pour le premier cité) d'aujourd'hui ou dans celle des 30 dernières années.

  • "Lajja" de Taslima Nasreen, roman-document-témoignage raconte une tranche de vie d'une famille hindou du Bengladesh victime du fanatisme religieux. 
  • "Une simple affaire de famille" de Rohinton Mistry (auteur de L'équilibre du monde), portrait de la petite bourgeoisie parsie de Bombay ; ce livre aborde la question du traditionalisme et du fanatisme religieux et son impact sur la famille.
  • "Tous ces silences entre nous" de Thrity Umrigar, roman autour de la vie de deux femmes, l'une domestique vivant dans un slum, l'autre bourgeoise parsie de Bombay
  • "Le Dieu des petits riens" d'Arundhati Roy, l'histoire de deux jumeaux, drame que l'on découvre au fil du texte
  • "Jours de pluie à Madras" de Samina Ali, l'histoire d'un mariage arrangé de Layla, jeune fille musulmane, élevée aux USA et d'un jeune homme d'Hyderabad
  • "A l'ombre d'un haveli" de Rama Mehta qui trace le portrait de femmes du Rajasthan qui s'emprisonnent dans leurs maisons et sous leurs voiles. Ecrit il y a une trentaine d'années, ce livre est encore d'actualité ; les discussions avec nos guides lors de mon dernier voyage à Jaisalmer et Jodhpur montrent le peu d'évolution de la condition des femmes. 
  • "La colère des aubergines" de Bulbul Sharma nouvelles gastronomiques, et plus légères que les romans précédents,  mettent en scène la vie de femmes


Progrès sensible : si les mariages sont toujours en très grande majorité arrangés, l'accord des futurs époux est sollicité… sorte de droit de véto. Quant aux couples qui se forment par amour… ce sont les parents qui ont le droit (évoqué comme un devoir !) de véto… On le sait, dans une famille indienne les différentes générations vivent encore ensemble, même en ville, la belle fille vient s'installer dans sa belle-famille, la belle-mère régissant le quotidien de toute la famille et tout particulièrement de sa belle-fille. La dé-cohabitation, la prise en charge des personnes âgées (la famille est encore ici l'assurance vieillesse) sont sans doute des enjeux essentiels pour l'évolution de la place des femmes. C'est ce qui ressort de la lecture de tous ces livres. Un enjeu en matière d'urbanisme où les familles, intergénérationnelles, se tassent souvent dans une ou deux pièces.

Et pour finir une biographie (non reconnue) de Sonia Gandhi  "Le sari rose" de Javier Moro qui permet de découvrir une tranche importante de la vie politique en Inde et raconte l'histoire de l'intégration progressive d'une jeune femme italienne à la vie indienne et évoque là aussi les relations si importantes en Inde entre belle-mère (Indira) et belle-fille (Sonia).

Bonne lecture (tous ces livres sont disponibles en France) !

Et en prime une émission France Culture sur deux siècles de féminisme en Inde

mardi 4 mars 2014

Les déserts en Inde ? Pas si déserts !

J'ai eu l'occasion de parcourir quelques bouts de désert ces derniers mois en Inde : désert de sel dans le Kutch (Gujarat), désert du Thar près de Jodhpur et de Jaisalmer. Un point commun : presque la foule !


Drôle de désert, le White Desert du Gujarat, fine couche de sel sur un désert de sable ; il est situé à une cinquantaine de kilomètre du Pakistan  et quand on y arrive en fin d'après-midi, plus d'une heure avant le coucher du soleil, il n'y a personne.
Croute de sel
Insolite ici, une Madone





Mais peu avant le coucher du soleil des camions, des cars, des voitures arrivent débarquant leurs lots de touristes indiens ! Génération spontanée tout comme les chameaux, dromadaires , chevaux et carioles.
  




et comme partout on nous invite à prendre des photos !
 Sur la route entre Bhuj et Hodka, point de base pour se rendre au white desert, point d'eau !
Ici comme partout ce sont toujours les femmes qui portent l'eau...

… pendant que les hommes observent

Point d'eau ? Mais si !

Conciliabule autour du puits


Dans le désert du Thar, à proximité de Jaisalmer, des dunes de sable à perte de vue mais aussi beaucoup de touristes indiens (et quelques étrangers perdus dans la foule) pour admirer le coucher de soleil ! Las, le soleil se couche au-dessus de camp de toile… peu de charme, mais l'ambiance indienne est là, appréciable !




Une ferme dans le désert





Improbable schoolbus sur un chemin de sable..

Le désert est aussi peuplé d'animaux : gazelles….

…. et dromadaire sauvage
Et puis sur la route entre Jodhpur et Jaisalmer des troupeaux de chameaux, à moins que ce ne soit des dromadaires. Attention si vous vous arrêtez pour prendre des photos, vous serez taxé d'un pourboire, jamais assez généreux("It's my business !")….